Le secteur médico-social se trouve à la croisée des chemins, entre une pénurie alarmante de personnels et un cri de détresse financière qui résonne aux portes de l’Assemblée nationale. Tandis que les représentants du secteur s’évertuent à porter la voix des plus démunis, l’horloge tourne, laissant présager un futur incertain pour l’accompagnement des populations vulnérables.
Le 24 octobre dernier, des slogans « Solidarité ! » résonnaient aux abords de l’Assemblée nationale, portés par les représentants de Nexem, la principale organisation professionnelle du secteur social et médico-social à but non lucratif, venus manifester leur désarroi face à un déficit budgétaire criant. Cet acte symbolique, aux allures de coup de poing, survient dans un contexte où le recrutement dans le secteur médico-social est en chute libre, mettant en péril la pérennité des structures d’accompagnement et la qualité des soins offerts aux plus fragiles d’entre nous.
La scène est presque surréaliste : des employeurs en quête de solidarité financière, mendiant symboliquement un budget viable pour continuer à offrir des services essentiels à plus de dix millions de précaires. Leur message, bien que délogé rapidement par les forces de l’ordre, a trouvé écho dans l’hémicycle, révélant l’urgence d’agir pour préserver la cohésion sociale du pays.
Car le baromètre Fehap-Nexem, véritable thermomètre du malaise, dessine un portrait sombre de la situation. Le dernier publié, en janvier 2022, révélait un taux d’emplois vacants qui frôle les 5%, notamment chez certaines professions comme le personnel soignant et de rééducation (infirmiers, aides-soignants, masseurs-kinésithérapeutes…), le personnel éducatif et social…
Un Cri de Détresse Ignoré ?
Malgré les promesses d’amélioration et les campagnes de recrutement lancées, le secteur peine à attirer et retenir les professionnels nécessaires pour maintenir à flot les structures médico-sociales. L’inflation galopante, les salaires en berne, et un déficit de reconnaissance semblent constituer un terreau fertile pour la désaffection du métier.
Le secteur médico-social, jadis attractif, perd de son lustre, et avec lui, c’est toute une société qui risque de perdre ses maillons de solidarité. Alors que l’inaction persiste, le décompte continue, et chaque jour qui passe sans mesures concrètes, c’est un pas de plus vers une crise humanitaire qui se profile à l’horizon.
Le secteur médico-social, en quête de reconnaissance et de soutien, se retrouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Entre la nécessité de recruter des professionnels dévoués et celle de garantir des ressources financières suffisantes, le temps presse. Il ne s’agit plus seulement de chiffres, mais d’un enjeu de société qui, sans intervention rapide, pourrait laisser des cicatrices profondes dans le tissu social français.
