L’hydrogène vert est au cœur des discussions sur la transition énergétique mondiale. Avec ses ressources naturelles abondantes et d’ambitieux projets en cours, le Kazakhstan se positionne comme un acteur majeur dans ce domaine.
Le Kazakhstan monte en puissance sur l’hydrogène vert
Le 19 mars dernier, le 10e Dialogue de Berlin sur la transition énergétique a mis en lumière les ambitions du Kazakhstan en matière d’hydrogène vert. Car lors de ce grand symposium entre experts des cinq continents, la précieuse ressource était sur toutes les lèvres et l’immense pays d’Asie centrale dans toutes les têtes.
Dans les faits, l’hydrogène se présente en plusieurs formes : bleu, produit à partir du gaz naturel avec capture du carbone ; gris, également issu du gaz naturel mais sans capture du carbone ; et vert, produit exclusivement à partir de sources d’énergie renouvelables comme l’éolien et le solaire. Et l’immense Kazakhstan, grâce à ses vastes ressources en énergies renouvelables et ses grandes étendues de terres, est bien placé pour devenir un leader dans la production d’hydrogène vert.
L’initiative phare de cet immense pays d’Asie centrale, le projet « Hyrasia One », est en cours dans la région de Mangystau. Ce projet ambitieux inclut la construction d’une usine de dessalement, une centrale d’énergie renouvelable de 40 gigawatts et une capacité d’électrolyse d’eau de 20 gigawatts. L’objectif affiché par les autorités d’Astana ? Produire de l’hydrogène vert pour l’exportation ainsi que pour la consommation intérieure. En effet, depuis plusieurs années, le gouvernement kazakhstanais n’a de cesse d’affirmer sa volonté de développer ce secteur pour suivre stratégie de neutralité carbone d’ici 2060, en visant une production annuelle de deux millions de tonnes d’hydrogène vert.
Il faut dire que la demande mondiale d’hydrogène atteint des niveaux record, mais l’utilisation d’hydrogène à faibles émissions reste minime, comme l’indique l’Agence internationale de l’énergie. Il n’empêche que depuis quelques années, le Kazakhstan a également signé un accord avec l’Union européenne pour devenir un fournisseur fiable d’hydrogène vert, marquant une étape significative vers l’intégration de l’énergie verte dans les marchés mondiaux.
Une montée en puissance dont compte bien profiter l’UE
En effet, en 2022, Bruxelles a solidifié sa relation avec Astana par un « partenariat stratégique » sur l’hydrogène vert et les matières premières. Ce partenariat fait partie du plan « REPowerEU », qui vise à produire et importer chacun dix millions de tonnes d’hydrogène renouvelable d’ici 2030. Le mémorandum fut signé lors de la COP27 entre la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et le Premier ministre du Kazakhstan, Alikhan Smailov, marque une avancée significative.
Ce partenariat stratégique est conçu pour assurer un approvisionnement sûr et durable en matières premières et en hydrogène renouvelable, condition indispensable pour assurer la transition écologique des économies européennes. Dans cette dynamique, l’UE et le Kazakhstan envisagent un alignement de leurs normes environnementales et sociales dans leurs processus industriels respectifs en terme de production et de transport d’hydrogène, preuve supplémentaire du rôle stratégique de cette ressource dans leur coopération économique et environnementale.
