C’est un évènement historique ! Pour la première fois, l’hydrogène naturel a fait l’objet d’un sommet international baptisé H-NAT. La première édition, exclusivement en ligne, a réuni des dizaines d’experts. Elle a permis d’aborder et de relever les nombreux défis de cette filière énergétique en pleine transformation. Pendant deux jours, les participants ont pu notamment nouer des partenariats, établir des relations commerciales et lever des financements.
Depuis quelques années, plusieurs pays sont engagés dans une transition énergétique, qui devrait leur permettre de réduire drastiquement les émissions de CO2. La majorité mise sur le solaire et l’éolien comme alternative aux fossiles. Mais d’autres énergies renouvelables méritent de l’attention, à l’image de l’hydrogène naturel.
Ce gaz est présenté comme totalement vertueux car abondant, renouvelable, sans émissions de CO2 et moins cher. Malgré toutes ces qualités, on lui préfère encore l’hydrogène vert manufacturé, qui implique une grande consommation d’électricité.
Plus de 700 participants
Pour forcer la main aux gouvernements, les acteurs de l’hydrogène naturel se mobilisent à travers la planète. Leur dernière action d’envergure est l’organisation d’un sommet international baptisé H-NAT. La première édition a eu lieu du 2 au 3 juin 2021, essentiellement en ligne à cause de la situation sanitaire.
Elle a réuni des startups, de petites entreprises et quelques grands groupes ayant pris conscience de l’intérêt de cette ressource. Au total, plus de 700 personnes, dont des dizaines d’experts et de personnalités inspirants, ont pris part à ce H-NAT 2021. Il y avait notamment Didier Holleaux, vice-président exécutif, ENGIE, Pierre-Etienne Franc, vice-président, Air Liquide et le Dr Isabelle Moretti, membre de l’Académie des technologies.
Aliou Boubacar Diallo en VIP
On a également noté la présence de Stéphane Aver, président de HYNAT, une société de recherche, d’exploitation, de production et de commercialisation de l’hydrogène naturel. Créée en 2015, elle est dirigée par le Dr Alain Prinzhofer, auteur du retentissant livre « Hydrogène naturel. La prochaine révolution énergétique ? » publié en 2010. Cet ouvrage a confirmé l’existence de l’hydrogène sur les continents, prenant le contre-pied de la communauté scientifique.
Deux ans plus tard, un ambitieux entrepreneur malien pariait sur cette source d’énergie : Aliou Boubacar Diallo. Sa compagnie Hydroma a foré au Mali et lancé une exploitation à petite échelle près de Bourakébougou. Concrètement, elle transformait l’hydrogène naturel en électricité verte, qu’elle distribuait gratuitement aux habitants de ce village.
Le Mali a montré la voie
Après huit années d’une expérimentation réussie, Aliou Diallo a récemment annoncé une production à grande échelle. Il compte approvisionner le Mali, l’Afrique de l’Ouest et l’Europe, via un pipeline de 4700 kilomètres. Les travaux d’Hydroma ont inspiré le monde de l’énergie.
Aujourd’hui, de nombreuses petites entreprises et des majors prennent des permis d’exploration dans divers pays. En tant que pionnier de l’hydrogène naturel, Aliou Diallo a été invité au H-NAT 2021. Il faisait partie des 60 conférenciers ayant animé les keynotes, table-rondes, rendez-vous business et ateliers.
Continuer à faire connaître l’hydrogène naturel
Dans la keynote d’ouverture, le PDG d’Hydroma a dit espérer « que ce sommet pourra apporter plus de visibilité à l’hydrogène naturel », trop longtemps ignoré. « Nous devons continuer nos efforts pour se faire connaître des décideurs mondiaux», a-t-il lancé. Aliou Diallo a ensuite fait le point de son exploitation et relevé les principaux défis dans l’avenir.
Parmi eux, le lobby nuisible des énergies fossiles, qu’il faudra combattre. Selon lui, ces « pollueurs de la planète » n’ont pas intérêt que l’hydrogène naturel émerge car il menace leur business de l’hydrogène gris, à base de méthane.