L’énergie éolienne est l’une des sources d’électricité renouvelable les plus prometteuses pour l’avenir. Mais les éoliennes traditionnelles ne sont pas sans inconvénients : elles sont coûteuses, difficiles à installer dans certains endroits, et ne peuvent pas atteindre les hauteurs où le vent souffle le plus fort. Pour exploiter ces zones, la clé pourrait être de faire voler un cerf-volant.

Plusieurs entreprises et institutions académiques travaillent sur des systèmes innovants d’énergie éolienne aéroportée, qui utilisent des ailes ou des voiles reliées au sol par un câble pour générer de l’électricité à partir du vent. Ces systèmes ont des avantages importants, comme une plus grande mobilité, une empreinte écologique réduite, et une meilleure efficacité.

Comment ça marche ?

Il existe deux grandes catégories de systèmes d’énergie éolienne aéroportée : les systèmes à traction et les systèmes à portance. Les systèmes à traction utilisent des ailes souples qui tirent sur un câble relié à un générateur au sol. L’aile vole en forme de huit, créant une force de traction qui fait tourner le générateur. Les systèmes à portance utilisent des ailes rigides qui portent des turbines et des générateurs à bord. L’aile vole en cercle, produisant de l’électricité qui est transmise au sol par le câble. Dans les deux cas, l’aile peut atteindre des altitudes allant jusqu’à 300 mètres, où le vent est plus fort et plus constant qu’au niveau du sol.

Voici une vidéo montrant cette technologie :

Quels sont les avantages ?

Les systèmes d’énergie éolienne aéroportée présentent plusieurs avantages par rapport aux éoliennes traditionnelles. Tout d’abord, ils sont plus faciles à transporter et à installer, car ils nécessitent moins de matériel et de fondations. Ils peuvent donc être déployés dans des endroits isolés ou difficiles d’accès, comme les îles, les montagnes ou les zones désertiques.

Ensuite, ils ont une empreinte écologique plus faible, car ils utilisent moins de matériaux et occupent moins d’espace au sol. Ils peuvent également éviter certains impacts négatifs sur la faune et le paysage, comme le bruit ou l’ombre portée. Enfin, ils sont plus efficaces, car ils peuvent capter le vent à des altitudes plus élevées, où il est plus abondant et plus régulier. Selon certaines estimations, la limite théorique globale de l’énergie éolienne en haute altitude serait environ 4,5 fois supérieure à ce qui pourrait être récolté au niveau du sol.

Quels sont les défis ?

Les systèmes d’énergie éolienne aéroportée ne sont pas sans défis. Le premier est d’ordre technique : il faut concevoir des ailes capables de résister aux conditions météorologiques extrêmes, de communiquer avec la station au sol, et de se contrôler automatiquement. Il faut également développer des systèmes de sécurité pour éviter les collisions avec les autres usagers de l’espace aérien, comme les avions ou les oiseaux.

Le deuxième défi est d’ordre réglementaire : il faut adapter la législation existante pour encadrer cette nouvelle forme d’utilisation de l’espace aérien, en tenant compte des aspects liés à la sécurité, à l’environnement et aux droits de propriété. Le troisième défi est d’ordre économique : il faut réduire les coûts de production et de maintenance de ces systèmes, et augmenter leur fiabilité et leur durée de vie, pour les rendre compétitifs par rapport aux éoliennes traditionnelles.

Quels sont les exemples ?

Plusieurs exemples de systèmes d’énergie éolienne aéroportée sont en cours de développement ou de test dans le monde. L’un des plus remarquables est celui de la société allemande SkySails Power, qui a lancé en décembre 2021 le premier système commercial entièrement autonome de ce type. Il s’agit d’une voile géante de 60 mètres carrés, qui vole en forme de huit au-dessus des plages de l’île Maurice, dans l’océan Indien. La voile est reliée à un conteneur de 20 pieds, qui convertit son énergie mécanique en électricité et la fournit au réseau électrique de l’île.

Le système peut générer jusqu’à 100 kilowatts, soit assez pour alimenter jusqu’à 50 foyers. Un autre exemple est celui de la société néerlandaise Kitepower, qui développe un système similaire, mais avec une voile plus petite de 25 mètres carrés. Le système peut générer jusqu’à 50 kilowatts, et peut être facilement transporté et installé partout. La société a organisé une démonstration de sa technologie dans un champ agricole aux Pays-Bas, et prévoit bientôt de commencer un long test de performance en Irlande.

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