Deux jours après la clôture de la COP28, qui s’est tenue à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre 2023, TotalEnergies a annoncé la signature d’un contrat de partage de production pour le bloc 64 avec Staatsolie Maatschappij Suriname, la compagnie nationale du Suriname. Ce nouveau permis d’exploration offshore renforce la présence de TotalEnergies dans ce pays d’Amérique du Sud, où le groupe français a déjà réalisé cinq découvertes de pétrole et de gaz.
Un nouveau bloc offshore de plus de 6 000 km²
Le bloc 64 a été attribué à TotalEnergies et ses partenaires QatarEnergy et Petronas dans le cadre de l’appel d’offres 2022-2023 organisé par les autorités du Suriname. TotalEnergies opérera ce bloc avec une participation de 40 % aux côtés de QatarEnergy (30 %) et de Petronas (30 %). Le bloc 64 est un vaste bloc de 6 262 km2 situé à quelque 250 kilomètres des côtes.
Voici les sujets discutés lors de la COP 28 :
Une stratégie controversée face à l’urgence climatique
Cette annonce intervient alors que la COP28 s’est achevée sur un accord jugé insuffisant par de nombreux observateurs pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici la fin du siècle. Les pays signataires se sont engagés à revoir leurs ambitions à la hausse d’ici fin 2024, mais sans fixer d’objectifs chiffrés ni de calendrier contraignant.
TotalEnergies, qui se présente comme une compagnie multi-énergies mondiale de production et de fourniture d’énergies : pétrole et biocarburants, gaz naturel et gaz verts, renouvelables et électricité, est régulièrement critiquée par les associations environnementales pour son implication dans des projets fossiles controversés, comme l’exploitation des sables bitumineux au Canada ou le forage en eaux profondes au large du Brésil.
Le groupe français affirme pourtant avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 13 % entre 2015 et 2020, et viser la neutralité carbone à l’horizon 2050. Il souligne également que le Suriname dispose d’un potentiel important en matière d’énergies renouvelables, notamment solaire et hydroélectrique, et que TotalEnergies accompagne le pays dans sa transition énergétique.
Des enjeux économiques et géopolitiques
Au-delà des considérations environnementales, le Suriname représente aussi un enjeu économique et géopolitique pour TotalEnergies. Ce petit pays de moins de 600 000 habitants, ancienne colonie néerlandaise, connaît depuis quelques années une crise politique et sociale, aggravée par la pandémie de Covid-19. Le Suriname a fait défaut sur sa dette souveraine en décembre 2020 et a entamé des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un plan de sauvetage financier.
Dans ce contexte, les ressources pétrolières et gazières offshore du Suriname sont perçues comme une opportunité de relance économique et de développement social. Le pays partage en effet une frontière maritime avec le Guyana, où ExxonMobil a découvert plus de huit milliards de barils équivalent pétrole depuis 2015. Le Suriname espère ainsi profiter de la même manne énergétique que son voisin, qui est devenu le premier producteur de pétrole d’Amérique du Sud en 2020.
TotalEnergies, qui est également présent au Guyana, entend ainsi renforcer sa position dans cette région stratégique, où il fait face à la concurrence d’autres majors pétrolières comme Chevron, Shell ou BP. Le groupe français mise sur son expertise en matière d’exploration et de production offshore pour valoriser au mieux les ressources du Suriname, tout en respectant les normes environnementales et sociales les plus élevées.