Les aspirations du gouvernement néerlandais pour l’hydrogène sont élevées. Le Programme national sur l’hydrogène révèle que le gouvernement s’est engagé sans réserve à faire de l’hydrogène le système énergétique du futur. Mais où en sont notre société et notre économie de l’hydrogène ?
L’industrie néerlandaise émet 55,1 mégatonnes de CO2 par an. En 2030, l’industrie doit réduire de 14,3 mégatonnes de CO2 supplémentaires en plus de la politique existante afin de se conformer à ce qui a été stipulé dans l’Accord sur le climat.
Un remplacement durable du gaz naturel, actuellement la plus grande source d’énergie, est indispensable pour cela. Le Partenariat national de l’eau des Pays-Bas (NWP) a désigné l’hydrogène comme un substitut majeur. Des parcs éoliens offshore doivent également être construits pour produire de l’électricité. Il faut aussi construire des usines qui convertissent la vapeur en hydrogène gazeux. Ce gaz résultant devra être à la fois distribué et stocké.
Monter d’un cran
L’argent est l’une des contraintes les plus pratiques empêchant la réalisation des aspirations énoncées dans le NWP, explique René Peters, directeur de la technologie du gaz à l’Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée (TNO). Il ne considère pas que les 338 millions que le gouvernement central a réservés à l’hydrogène dans le Fonds national de croissance cette année soient suffisamment élevés.
Voici une vidéo parlant du potentiel de l’hydrogène :
Même Van Wijk estime que le gouvernement national doit intensifier son jeu s’il veut maintenir son rôle de leader dans le système de distribution d’énergie en Europe. Il a co-écrit le plan élaboré par la Dutch Hydrogen Coalition (une initiative de Greenpeace à laquelle 38 organisations et entreprises sont affiliées) qui a été présenté au gouvernement néerlandais en mars dernier. Avec ce plan, la coalition veut donner un coup d’accélérateur à la construction d’une filière hydrogène.
Le fait que des pays comme l’Allemagne et la France investissent des milliards dans l’hydrogène est quelque chose dont Van Wijk est bien conscient. Alors qu’aux Pays-Bas, ils sont encore en phase exploratoire et n’ont pas encore prévu de budget concret.
Se concentrer sur l’importation, pas sur la production
La première ambition concrète du PNT pour l’industrie et les ports est de passer à une échelle de production de trois à quatre gigawatts d’électrolyse d’ici 2030. Un objectif réaliste, selon Peters : Des plans sont en place chez Gasunie, Tata Steel, Shell, BP et le Port de Rotterdam. Le projet NortH2 vise à lui seul trois à quatre gigawatts de capacité d’électrolyse en 2030. C’est là que je reviens à mon premier point.
La condition préalable est que l’industrie reçoive un soutien financier suffisant de la part du gouvernement pour les projets en cours. Van Wijk remarque ici que le gouvernement devrait se concentrer davantage sur les importations.
Les ports des Pays-Bas ont entre-temps développé leur propre vision. Par exemple, le port de Rotterdam veut importer 18 millions de tonnes d’hydrogène d’ici 2050. Ce n’est pas vraiment un choix, car la demande de pétrole en provenance d’Allemagne chute rapidement.
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