En 2020, l’économie espagnole s’est contractée de 11 %, la plus forte baisse jamais enregistrée dans le pays. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : de tous les pays européens, la pandémie de corona a le plus durement touché l’Espagne. Un plan de relance ambitieux et complet, composé de 112 investissements et 102 réformes, devrait sortir le pays de la stagnation.
Dotée d’un budget de 69,5 milliards d’euros de subventions, le Plan Recuperación, Transformación y Resilienca était le plan le plus coûteux présenté à la Commission européenne. Les investissements devraient créer 250 000 nouveaux emplois et une augmentation de 2 % du produit intérieur brut.
Les investissements et les réformes sont conçus autour de quatre axes clés : la transition verte, la transition numérique, l’inclusion sociale et territoriale et l’égalité femmes-hommes. 40 pour cent du budget est consacré au climat et 28 % sont réservés à la promotion de la transition numérique. Avec ce plan, le gouvernement vise à accélérer la transition vers une économie à faible émission de carbone, plus durable et résiliente au changement climatique.
Une Espagne plus verte
Pour réussir la transition vers « une Espagne plus verte », le pays investit 27,8 milliards d’euros à des fins climatiques, avec les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique au centre. L’efficacité énergétique des bâtiments, les infrastructures, le stockage et la flexibilité de l’énergie, une meilleure gestion de l’eau et des déchets et l’hydrogène vert sont des postes de dépenses importants. Le plan ne précise pas à quelle réduction de CO₂ ces mesures devraient conduire.
Voici une vidéo en anglais montrant l’évolution du climat en Europe :
Tous ces plans sont conformes au Plan National Énergie et Climat (NECP) espagnol. Dans ce plan, le gouvernement fixe l’objectif d’accroître l’efficacité énergétique en 39,5 % d’ici 2030. En outre, 42 % de la consommation d’énergie doit provenir de sources renouvelables d’ici là.
Loi sur le changement climatique et la transition énergétique
De plus, le gouvernement veut mettre en place une loi sur le changement climatique et la transition énergétique, fixant des objectifs durables pour 2030 et la neutralité climatique d’ici 2050 (y compris un système électrique entièrement durable). Un bon projet. De cette façon, il y a un cadre de référence clair et des mesures peuvent être prises si les objectifs climatiques ne sont pas atteints, explique Manola Brunet. Brunet est géographe spécialisé dans le changement climatique et directeur du centre pour le changement climatique à l’Université Rovira i Virgili.
Une loi nationale sur le climat est importante parce que l’Espagne ale système de gouvernement le plus décentralisé dans l’Union européenne : les dix-neuf communautés autonomes ont une grande maîtrise de leurs politiques climatiques et énergétiques, de leur élaboration et de leur mise en œuvre. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ce système de gouvernance décentralisé rend difficile une coordination efficace entre l’État et les régions et entrave la bonne mise en œuvre des mesures de transition verte. Une loi nationale, qui se place au-dessus de la loi régionale, devrait faciliter cela.