C’est officiel : le secteur de la restauration rapide doit impérativement utiliser des emballages et de la vaisselle réemployables pour la consommation sur place. Inscrite dans la loi AGEC, cette règle est une véritable révolution pour le secteur, et pose pas mal de problèmes à commencer par le vol des équipements. Invité de l’émission Tech & Co sur BFM Business le 2 janvier dernier, Guillaume de Lavallade, directeur général de l’opérateur de technologies digitales pour les entreprises Hub One, a pu présenter Hub One GreenTrack, une solution de traçabilité des contenants permettant notamment à la vaisselle de rester dans les restaurants.
Depuis le 1er janvier, la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), impose au secteur de la restauration rapide d’utiliser des emballages et de la vaisselle réutilisables. Pour le moment limitée à la consommation sur place, cette règle vise à réduire la production de déchets du secteur. Pour rappel, les fast-foods français utilisent chaque année 220 000 tonnes d’emballages jetables.
Le secteur de la restauration rapide vit donc un grand bouleversement synonyme de difficultés logistiques. La règle de la loi AGEC entraîne par exemple une problématique nouvelle : le vol et la perte des équipements. Dans les restaurants où la vaisselle réemployable a déjà été testée, jusqu’à 40% des équipements ont disparu, selon BFM TV.
Pour aider les commerçants à lutter contre ce phénomène, l’opérateur de technologies digitales pour les entreprises Hub One, a développé Hub One GreenTrack, une solution de traçabilité des contenants réutilisables. Son directeur général Guillaume de Lavallade a pu présenter les atouts de son offre lundi 2 janvier sur le plateau de Tech & Co (BFM Business).
« Pour une grande partie des restaurants, le préjudice lié aux vols est estimé à 3 000 euros par mois. On a récemment fait une petite étude qui consistait à poser des questions à un certain nombre de consommateurs concernant les vols de vaisselle. Pas mal sont attirés par l’idée d’avoir un bel objet avec un beau logo correspondant à leurs fast food préférés », précise Guillaume de Lavallade.
Afin de permettre à la vaisselle de rester dans les restaurants, Hub One GreenTrack s’appuie sur une technologie de RFID, avec des tags miniatures accolés aux contenants de frites ou de boissons. Après avoir reçu une commande, le préparateur l’assemble sur un plateau posé sur une petite table qui est elle-même un lecteur permettant d’appairer la commande avec les contenants associés.
A l’inverse, lorsque le client a terminé son repas, il rapporte son plateau sur une poubelle de recyclage et de réutilisation qui va effectuer une sorte de désappairage, de déconsigne. Cela permet ainsi au client de prouver qu’il a bien rendu tous les emballages liés à sa commande.
Cette technologie de traçabilité invite par ailleurs le client à débarrasser sa table et à mettre les éléments de son plateau à des endroits prévus pour cela. « Il y a des vertus très pédagogiques avec la loi AGEC. C’est vrai que ça permet aux consommateurs de prendre conscience des petits gestes, comme placer le bocal au bon endroit pour qu’il soit ensuite lavé », estime le DG de Hub One.
L’opérateur français fournit le matériel, la solution logicielle pour appairer les lecteurs et les petites puces RFID. Ces dernières sont d’ailleurs très résistantes dans la mesure où chaque contenant est régulièrement lavé et désinfecté à des températures élevées.
Certains restaurateurs ont choisi par manque de place de confier le nettoyage de la vaisselle à des entreprises extérieures. Un choix qui entraîne un risque de perte des gobelets ou de récipients. C’est la raison pour laquelle Hub One GreenTrack permet aussi d’éviter qu’une partie des contenants disparaissent en cours de route.
« Notre système permet de suivre la vaisselle confiée à des logisticiens nettoyeurs. On a également équipé les tunnels de lavage de portiques lecteurs de RFID. Donc vous êtes exactement capable de savoir que le contenant qui a été utilisé par Stéphane à midi va être nettoyé à 20h en banlieue parisienne, pour ensuite rejoindre tel autre restaurant le lendemain matin », affirme Guillaume de Lavallade.
Cette réorganisation logistique constituée de nombreuses phases peut mettre à mal la productivité des restaurateurs. La challenge de Hub One est justement de réduire au maximum le temps de préparation et donc le temps d’attente lié à ces étapes de traçabilité. « Les clients d’aujourd’hui sont de plus en plus exigeants, de plus en plus dans l’immédiateté. Il ne faut donc surtout pas ralentir le processus de vente ni le geste technique des professionnels ».
La tech a souvent été critiquée pour son impact environnemental. La solution Hub One GreenTrack est également l’occasion de montrer que le secteur peut aider à préserver la planète. « On espère bien contribuer à abaisser la production des emballages à usage unique, tout en mettant en avant le réemploi. Notre offre renforce aussi notre engagement RSE. De manière générale, le savoir-faire qu’on a développé autour de la traçabilité a de beaux jours devant lui, surtout dans le cadre de l’économie circulaire », conclut Guillaume de Lavallade.