La France a légèrement diminué ses émissions de gaz à effet de serre en 2022, selon le bilan provisoire publié par le ministère de la Transition écologique. Mais cet effort reste insuffisant pour atteindre les objectifs fixés par la loi et par l’accord de Paris sur le climat.
Un recul de 2,5 % en 2022
Selon les données du ministère, les émissions de gaz à effet de serre de la France ont reculé de 2,5 % en 2022 par rapport à 2021, passant de 437 à 426 millions de tonnes équivalent CO2. Ce recul s’explique principalement par des facteurs conjoncturels, comme un hiver très doux qui a réduit la consommation de chauffage, et des prix élevés du pétrole et du gaz qui ont incité à une moindre utilisation des énergies fossiles.
Les secteurs les plus contributeurs à la baisse des émissions sont le résidentiel-tertiaire (-7 %), l’industrie (-4 %) et les transports (-3 %). En revanche, les émissions du secteur agricole ont augmenté de 1 %, en raison notamment d’une hausse du cheptel bovin. Les émissions du secteur des déchets sont restées stables.
Un objectif de -40 % en 2030
Malgré cette baisse, la France reste loin de l’objectif qu’elle s’est fixé pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, adoptée en 2015, prévoit en effet une réduction de 40 % des émissions entre 1990 et 2030. Or, entre 1990 et 2022, la baisse n’a été que de 19 %. Il faudrait donc accélérer le rythme pour atteindre l’objectif.
Par ailleurs, la France s’est engagée, dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat signé en 2015, à limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C, voire 1,5°C, par rapport à l’ère préindustrielle. Pour cela, il est important de réduire les émissions de CO2 de 45 % d’ici 2030. La neutralité carbone signifie que les émissions restantes sont compensées par des puits de carbone, comme les forêts ou les sols.
Des mesures insuffisantes
Pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, la France a mis en place plusieurs mesures, comme la fermeture progressive des centrales à charbon, le développement des énergies renouvelables, la rénovation thermique des bâtiments ou encore le soutien aux modes de transport moins polluants. Mais ces mesures sont jugées insuffisantes par les experts et les associations environnementales.
En effet, selon le Haut Conseil pour le climat, un organisme indépendant chargé d’évaluer la politique climatique française, les mesures actuelles ne permettent pas d’atteindre les objectifs fixés par la loi et par l’accord de Paris. Le Haut Conseil pour le climat recommande donc d’intensifier et d’accélérer les actions en faveur de la transition écologique, notamment dans les secteurs les plus émetteurs comme les transports et l’agriculture.
De même, selon le Réseau action climat (RAC), une fédération d’associations environnementales, la France doit revoir à la hausse son ambition climatique et adopter des mesures plus contraignantes et plus efficaces pour réduire ses émissions. Le RAC appelle notamment à mettre fin aux subventions aux énergies fossiles, à instaurer une fiscalité écologique plus juste.