Le frelon asiatique est un insecte invasif qui menace les colonies d’abeilles et la biodiversité en France. Il s’est installé dans presque tous les départements depuis son arrivée accidentelle en 2004. Il n’a pas de prédateur naturel et se nourrit principalement d’insectes, dont les abeilles domestiques et sauvages. Il représente un danger pour l’apiculture, l’agriculture et l’équilibre des écosystèmes. Comment reconnaître le frelon asiatique ? Comment protéger les ruches et les pollinisateurs ? Quelles sont les actions à mener pour limiter sa propagation et détruire ses nids ?
Le frelon asiatique, un redoutable prédateur pour les abeilles
Le frelon asiatique (Vespa velutina) est originaire d’Asie du Sud-Est. Il a été introduit accidentellement en France en 2004, dans un lot de poteries importées de Chine. Depuis, il s’est répandu dans presque tous les départements français, ainsi que dans plusieurs pays européens. Il est facile à reconnaître par sa couleur sombre, avec une large bande orange sur l’abdomen et une tache jaune sur la tête.
Voici des conseils pour se protéger de ces frelons :
Le frelon asiatique est un redoutable prédateur pour les abeilles. Il s’attaque aux ruches en capturant les ouvrières à l’entrée ou en vol. Il peut décimer une colonie en quelques jours. Il se nourrit également d’autres insectes pollinisateurs, comme les bourdons, les papillons ou les syrphes. Il a ainsi un impact négatif sur la biodiversité et le service de pollinisation rendu par ces espèces.
Le frelon asiatique, un risque pour l’apiculture et l’agriculture
Le frelon asiatique représente un risque majeur pour l’apiculture française. Selon une étude publiée en 2019, il menacerait plus de 300 000 ruches par an, soit environ 10 % du cheptel national. Il entraîne des pertes de production de miel, estimées à 9 millions d’euros par an, ainsi que des coûts supplémentaires de protection des ruchers, évalués à 3 millions d’euros par an.
Le frelon asiatique a également des conséquences sur l’agriculture et l’alimentation humaine. En effet, les abeilles et les autres insectes pollinisateurs sont indispensables à la reproduction de nombreuses plantes cultivées, comme les fruits, les légumes ou les oléagineux. Sans eux, la production agricole serait réduite de 35 % en moyenne. Or, le frelon asiatique contribue à la diminution des populations de pollinisateurs et à la dégradation de la qualité de la pollinisation.
Le frelon asiatique, un enjeu de protection des populations
Le frelon asiatique pose également un problème de santé publique et de sécurité civile. Il construit ses nids dans des endroits variés, comme les arbres, les haies, les bâtiments ou les véhicules. Ces nids peuvent atteindre jusqu’à un mètre de diamètre et abriter plusieurs milliers d’individus. Le frelon asiatique est agressif lorsqu’il se sent menacé ou lorsqu’il défend son nid. Il peut piquer à plusieurs reprises et injecter un venin puissant, qui peut provoquer des réactions allergiques graves, voire mortelles.
Le frelon asiatique est donc un danger pour les personnes qui vivent ou travaillent à proximité de ses nids, comme les riverains, les agents municipaux, les pompiers ou les apiculteurs. Il est donc important de signaler la présence d’un nid dès qu’on le repère, afin qu’il soit détruit par des professionnels qualifiés et équipés.
Comment lutter contre le frelon asiatique, à l’échelle individuelle et collective ?
Face à l’invasion du frelon asiatique, il existe des moyens de lutte à la fois préventifs et curatifs, à mettre en œuvre à l’échelle individuelle et collective. Il s’agit notamment de :
- Piéger les fondatrices au printemps, c’est-à-dire les femelles fécondées qui sortent d’hibernation et qui vont créer de nouveaux nids. Il existe des pièges sélectifs, qui n’attrapent que les frelons asiatiques et pas les autres insectes. Il faut les placer à proximité des ruches ou des zones de passage des frelons, entre mars et mai. Un piégeage efficace peut réduire le nombre de nids de 85 % sur un territoire.
- Protéger les ruches avec des grilles anti-frelons, qui empêchent les intrus d’entrer dans la ruche tout en laissant passer les abeilles. Il faut également réduire l’entrée de la ruche à quelques centimètres, pour faciliter la défense des abeilles. Il existe aussi des dispositifs qui attirent les frelons dans un piège ou qui les électrocutent.
- Détruire les nids dès qu’ils sont repérés, en faisant appel à des professionnels agréés. Il ne faut jamais essayer de détruire un nid soi-même, car cela peut être dangereux. Il faut également éviter d’utiliser des produits chimiques ou du feu, qui peuvent avoir des effets néfastes sur l’environnement et la sécurité. La destruction des nids doit se faire le plus tôt possible, avant que les fondatrices ne quittent le nid à l’automne.
- Sensibiliser les citoyens et les acteurs locaux à la problématique du frelon asiatique, en diffusant des informations sur son identification, son mode de vie, ses impacts et les moyens de lutte. Il faut également encourager la participation du public au piégeage et au signalement des nids, en mettant en place des dispositifs de coordination et de suivi.
