Le tourisme est un secteur clé de l’économie mondiale, mais aussi un des plus touchés par la crise sanitaire du COVID-19. La pandémie a entraîné une chute historique des arrivées de touristes internationaux, des pertes de revenus colossales et une menace pour des millions d’emplois. Face à ce défi sans précédent, le tourisme doit se réinventer et se réorienter vers des modèles plus durables, inclusifs et résilients.
Comment le tourisme peut-il concilier sa contribution au développement économique et social avec la préservation de l’environnement et du patrimoine culturel ? Quelles sont les stratégies à adopter pour rendre le tourisme plus adapté aux changements climatiques et aux crises sanitaires ? Quels sont les rôles des acteurs publics et privés dans cette transition ?
Le problème de la surfréquentation
Un des principaux défis auxquels sont confrontés les pays touristiques est l’impact de la surfréquentation sur leurs sites culturels et naturels. L’afflux massif de visiteurs peut entraîner des dégradations, des nuisances, des conflits avec les populations locales et une perte d’authenticité.
Voici ce qu’est le tourisme durable :
Certains pays ont pris des mesures drastiques pour limiter le nombre de touristes, comme l’Italie qui a réduit de moitié la capacité d’accueil de la Villa del Balbianello, célèbre pour avoir servi de décor à des films comme James Bond ou Star Wars. D’autres ont interdit ou restreint l’accès aux navires de croisière, symboles du tourisme de masse, comme Amsterdam qui a banni les bateaux du centre-ville pour réduire la pollution et la congestion.
L’essor du tourisme durable
Face à ces défis, il y a une prise de conscience croissante de la nécessité d’un tourisme plus durable. Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le tourisme durable implique l’observation et l’appréciation de la nature et des cultures traditionnelles, l’acquisition de nouvelles connaissances et la minimisation des impacts négatifs sur l’environnement et les communautés locales.
Il s’agit notamment de promouvoir l’écotourisme, qui consiste à visiter des écosystèmes fragiles en respectant leur équilibre et en contribuant à leur conservation. Par ailleurs, certaines villes et pays cherchent à se positionner sur des formes de tourisme plus qualitatives, axées sur le bien-être, la santé ou l’éducation.
Le rôle de la technologie et de l’innovation
La technologie et l’innovation jouent un rôle essentiel dans la transition vers un tourisme plus durable. Elles permettent d’améliorer l’efficacité opérationnelle, la sécurité sanitaire, la gestion des flux touristiques, la personnalisation des offres et l’expérience client. Elles offrent aussi de nouvelles opportunités de diversification et de différenciation, comme le tourisme virtuel, le tourisme spatial ou le tourisme immersif.
La technologie peut également favoriser l’inclusion sociale et économique des populations locales, en facilitant leur accès au marché touristique et en renforçant leurs capacités.
La nécessité d’une coordination internationale
La transition vers un tourisme plus durable ne peut se faire sans une coordination internationale entre les acteurs publics et privés du secteur. Il s’agit de définir des normes communes, des protocoles sanitaires, des indicateurs de performance, des mécanismes de financement et des cadres réglementaires adaptés. Il s’agit aussi de renforcer la coopération régionale et multilatérale, notamment dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, qui intègrent le tourisme comme un levier de développement durable. Enfin, il s’agit de sensibiliser et de responsabiliser les touristes eux-mêmes, en les incitant à adopter des comportements plus respectueux et solidaires.
Le tourisme est en pleine mutation, face aux enjeux environnementaux, sociaux et sanitaires du XXIe siècle. Il doit se réinventer pour rester attractif, tout en étant compatible avec les principes du développement durable. Cela implique une vision stratégique, une volonté politique, une mobilisation collective et une innovation permanente. Le tourisme en transition est un défi, mais aussi une opportunité, pour construire un avenir meilleur pour tous.