La pêche est une activité essentielle pour nourrir des millions de personnes dans le monde, mais aussi une source de revenus et d’emplois pour de nombreuses communautés côtières. Pourtant, cette activité est menacée par la surpêche, qui consiste à capturer plus de poissons que ce que les stocks peuvent supporter. La surpêche entraîne la diminution des populations de poissons, la dégradation des habitats marins et la perte de biodiversité. Elle met aussi en péril la sécurité alimentaire et le développement durable des pays qui dépendent de la pêche.
Les chiffres alarmants de la surpêche
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ 34,2 % des stocks mondiaux de poissons sont surexploités, c’est-à-dire qu’ils sont pêchés à un rythme supérieur à leur capacité de reproduction. Ce chiffre a plus que doublé depuis 1974, où il était de 14,3 %. La FAO estime que la production mondiale de poissons a atteint son maximum en 2016, avec 96,4 millions de tonnes, et qu’elle ne peut plus augmenter sans compromettre la durabilité des ressources halieutiques.
Voici une vidéo relatant ces faits :
La surpêche est due à plusieurs facteurs, notamment l’augmentation de la demande mondiale de produits de la mer, le développement des technologies de pêche qui permettent d’accéder à des zones plus profondes et plus éloignées, le manque de régulation et de contrôle des activités de pêche, ou encore les subventions publiques qui encouragent la surcapacité des flottes de pêche.
Les conséquences écologiques et sociales de la surpêche
La surpêche a des impacts négatifs sur l’environnement et les sociétés humaines. Elle entraîne la réduction de la diversité génétique et biologique des espèces marines, ce qui les rend plus vulnérables aux changements climatiques, aux maladies et aux invasions d’espèces exotiques. Elle provoque aussi la destruction des habitats marins, comme les récifs coralliens, les herbiers marins ou les monts sous-marins, qui abritent une richesse d’espèces et assurent des services écosystémiques essentiels.
La surpêche affecte également les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations qui dépendent de la pêche. Selon la FAO, environ 59,6 millions de personnes travaillent dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture dans le monde, dont 90 % dans les pays en développement. La pêche fournit aussi une source importante de protéines animales à plus de 3 milliards de personnes. La diminution des ressources halieutiques menace donc l’emploi, le revenu et la nutrition de ces populations.
Les solutions pour lutter contre la surpêche
Face à ce défi majeur, il existe des solutions pour réduire la pression sur les stocks de poissons et restaurer leur productivité. Il s’agit notamment d’adopter une gestion durable et participative des ressources halieutiques, basée sur des données scientifiques fiables et des quotas de pêche adaptés. Il s’agit aussi de renforcer le contrôle et la surveillance des activités de pêche, notamment en utilisant des technologies comme les systèmes d’identification automatique (AIS) ou les observateurs embarqués. Il s’agit encore de réduire les subventions publiques qui favorisent la surpêche et d’encourager les pratiques responsables des consommateurs et des acteurs du marché.
Certaines initiatives existent déjà pour promouvoir une pêche durable, comme le label MSC (Marine Stewardship Council), qui certifie les produits de la mer issus de pêcheries respectueuses de l’environnement, ou l’association Bloom, qui dénonce les méthodes de pêche destructrices et sensibilise le public à la protection des océans. Ces initiatives doivent être soutenues et amplifiées pour préserver la biodiversité marine et la sécurité alimentaire.